Il y a des livres que je ne lis pas. Levy, par exemple (un vrai jeu de 7 familles : le père, la fille et le Saint - esprit pour lequel les liens de parenté sont beaucoup plus difficiles à repérer, j’ai nommé Marc qui fait partie des rares mortels à avoir un slog fermons la parenthèse). C’est presque une histoire de religion. On croit en l’entité Levy. Ou pas.
Et il y a Tatiana de Rosnay.
Ça ne tient à rien mais Tatiana, quand on vit dans le nord se prononce : Tationo. Pour un peu que l’on y ajoute « de Rossenay », le mal est fait. Comment voulez-vous que je lise l’un de ces bouquins ensuite ? Le hic, c’est que le père Noël, qui lui vient du nord, certes, mais plutôt quartier Pôle, ne sait rien de tout cela. Et donc, le bougre, c’est sans arrière pensée qu’il a chargé le renne avec Le voisin.
Me voilà condamnée à lire Tationo !
Le bandeau rouge stipule : « Vous ne regarderez plus jamais votre voisin de la même façon ! » Wouahh ! Ce roman serait-il capable de faire des miracles ? Malheureusement, ce n’est jamais qu’une mise en garde. Et comme nous sommes tous le voisin de quelqu’un sur cette Terre, qui, par définition, est un espace fini, je me demande de quel côté je dois me placer : victime ou bourreau ?
C’est l’histoire de Mme Colombe Barou, nègre littéraire, mariée à un homme généralement absent et mère de deux enfants dont la vie est un long fleuve tranquille (plutôt genre Le Quesnoy, pour ceux qui ont encore le film en tête). Mais c’est sans compter sur le voisin, un médecin beau comme un Dieu mais bruyant à 3h17 (pourquoi 3h17 ? ne cherchez pas, vous n’aurez pas la réponse). Cet homme là écoute les Rolling Stones.
Jusque là, je me dis qu’elle a plutôt de la chance la Colombe.
(Je me souviens avoir été harcelée par Mme Douax 86 ans -Rue d’Isly à Lille- qui était moche comme un pou et sourde comme un pot et refusait de faire taire Louis La Brocante. Pour sûr qu'elle fréquente le diable à l'heure qu'il est !)
Peu à peu, Colombe perd le sommeil, devient nerveuse, irritable et son rôle de femme propre sur elle vole en éclat. J’arrête là.
C’est typiquement le genre de roman à lire dans le TGV Lille-Paris (l’inverse ça marche aussi), ou sur la plage pendant les vacances estivales si vous ne souhaitez pas aller à la pêche aux moules : l’écriture ne fait aucune égratignure. C’est avant tout un livre qui se consomme : un fast book dont la fin laisse sur la faim.
A emprunter.
